PROCNÉ

 

 

 

 

Toute une journée

à l’ombre des oiseaux

 

sur ma tête :

une couronne

de corètes du Japon

 

dans le pommier

au tronc fendu :

un secret

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L’eau coule

du ruisseau

 

Procné

chante

 

sa voix

est

celle de l’hirondelle

 

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Je veux entendre

le bruit

de ton pas amoureux

 

(dix mille feuilles

sur la roue du désir)

 

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L’oiseau dépose son souffle

 

la menthe

exprime

une sueur

 

les sucs

s’accumulent

 

la saison

s’imbibe

        d’eau

 

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J’ai acheté

un couteau neuf

 

la pluie

est tombée

dans ma bouche

et

le poisson

s’est enfoncé

 

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Écume

sang

nacre

 

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Le vent souffle

des trompettes

         de bignones

et

de lys

 

la toison

brille

dans le feuillage

 

derrière

le buisson sacré

le couteau

 

la main qui saisit

 

la transgression

le viol

 

Procné

porte une tache rouge

à la gorge

 

sur le sol :

les roses éparses

 

les fruits

à ne pas cueillir

 

plus haut :

un nid de paille

–      un piège de braises

 

dans le bol :

les graines noires

des fraises rouges

 

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Un merle

aux scapulaires bleus

s’envole

 

le chardon moqueur

s’empêtre

dans la laine

 

la colombe d’Astarté

chante

au-devant de nous

 

 

 

le grand feu

du monde

brûle

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